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La Bataille. Patrick Rambaud. Grasset 1997.303 pages.
€15.00
De toutes les grandes batailles napoléoniennes, celle
d’Essling n’est pas la plus connue. Elle ne fut pas, pourtant,
la moins meurtrière : quarante mille morts sur les rives du
Danube en deux journées de mai 1809. Balzac avait décidé d’en
tirer un roman pour les Scènes de la vie militaire (La Comédie
humaine, tome 8.). En 1833, il décrit ainsi son plan à Madame
Hanska : « Pas une tête de femme, des canons, des chevaux, deux
armées, des uniformes; à la première page, le canon gronde, il
se tait à la dernière ». Ce projet que Balzac, débordé par
mille activités, n’eut jamais le temps de mettre à exécution,
Patrick Rambaud le réalise scrupuleusement. La Bataille ne
raconte pas une histoire, elle se déploie comme un tableau qui
survole tous les mouvements stratégiques des troupes, note les
accidents de terrain si importants dans l’issue du combat,
brosse le portrait de quelques grandes figures de l’épopée
napoléonienne, Lannes, Bessières, Masséna. La vue d’ensemble
n’exclut pas la précision du détail. Il ne manque pas une
cartouchière, pas un bouton de guêtre à cette immense armée.
La minutie de la reconstitution et le souffle épique qui anime
ces pages en font un roman très singulier qui a obtenu le prix
Goncourt en 1997. –Gérard Meudal.
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